Les Troubles de la conduite alimentaire (tca)
Les Troubles du Comportement ou de la Conduite Alimentaire (TCA) font partie des maladies mentales qui ne cessent d’évoluer en parallèle des réseaux sociaux.
Elles regroupent des caractéristiques et des prises en charges bien spécifiques.
Comment définir les Troubles du comportement alimentaire ?
Nous pourrions définir ces pathologies comme une addiction mentale soit à la nourriture soit à la maigreur, s’investissant alors d’un déni de soi incontrôlable provoqué par un sentiment de culpabilité certaine.
Des stratégies de contrôle alimentaire et/ou de contrôle de l’image y sont toujours associées avec une peur surdimensionnée de prendre du poids.
Ces troubles représentant près de 20% de la population le plus souvent féminine et débutent le plus souvent à l’adolescence à partir de facteurs socio-culturels, familiaux ou encore personnels.
Nous savons aujourd’hui, que 80% des Troubles du Comportement Alimentaire commencent par un régime alimentaire, plus ou moins restrictif, dans un but de perdre du poids rapidement.
Les hommes sont également touchés mais ne consultent pas nécessairement ou beaucoup moins que les femmes.
Souvent ignorés ou mal diagnostiqués par les médecins par manque de connaissance et/ou de formation, les TCA ne cessent d’accroître chez les jeunes et davantage dans les populations sportives où l’esthétisme tient une place importante.
Bien qu’en réduction, le taux de mortalité lié aux Troubles du Comportement Alimentaire ainsi que les complications médicales qui en résultent restent très préoccupants pouvant aller jusqu’à engager le pronostique vital.
Il est essentiel de savoir les reconnaître et de mieux les comprendre pour se faire aider le plus tôt possible dans le début de la maladie. En effet, quand la maladie est installée depuis plusieurs années, la prise en charge est plus complexe et demande davantage d’investissement.
Quels sont les différents types de TCA existants ?
Parmi les plus connus, on peut citer la Boulimie et l’Anorexie mentale mais également l’hyperphagie-boulimique ou encore le Night Eating Syndrom (NES), le Mérycisme et le PICA.
Caractéristiques de l’anorexie mentale :
> Restriction drastique des apports alimentaires par rapport aux besoins conduisant à un poids significativement bas
> Peur intense de prendre du poids et/ou de devenir gros.se (malgré une insuffisance pondérale)
> Dysmorphophobie : Altération de la perception du poids et/ou de sa silhouette
> Estime de soi influencée par le poids et/ou la silhouette
> Déni de la maigreur
Il existe deux types d’anorexies en fonction de leurs symptômes respectifs :
Anorexie type restrictive pure :
Au cours des 3 derniers mois : perte de poids essentiellement obtenue par un régime, un jeûne et/ou de l’exercice physique excessif
Anorexie type accès hyperphagique :
Au cours des 3 derniers mois : présence de crises d’hyperphagie récurrentes et/ou a recouru à des vomissements provoqués ou à des stratégies de contrôle pondéral.
Caractéristiques de la boulimie :
Survenue d’épisodes récurrents de perte de contrôle alimentaire :
> Au moins 1 fois/semaine sur les 3 derniers mois
> Ingestion alimentaire supérieure ou égale à 3000kcal en peu de temps (moins de 2 h)
> Impossibilité de s’arrêter de manger
> Mise en œuvre de comportements compensatoires visant à contrôler la prise de poids (vomissements provoqués, prises de laxatifs ou de diurétiques, jeûnes, exercice excessif).
> Estime de soi influencée par la forme du corps et le poids.
> Anorexie mentale possible mais pas exclusif
Caractéristiques de l’hyperphagie boulimique (Binge Eating Desorder) :
Survenue d’épisodes récurrents ou de crises, d’hyperphagie incontrôlés :
> Au moins 1 fois/semaine sur les 3 derniers mois
> Prises alimentaires supérieures ou égale à 3000kcal en peu de temps (moins de 2 h)
> Impression de perte de contrôle
> Au moins 3 des éléments suivants :
- Manger beaucoup plus rapidement que la normale
- Manger au delà de l’écœurement et du bien-être physique
- Manger de grandes quantités de nourriture sans faim
- Isolement alimentaire par honte de la quantité de nourriture que l’on absorbe
- Dégoût de soi-même, déprime et/ou culpabilité après avoir mangé
> Pas de comportements compensatoires ou stratégies de contrôle
> Anorexie mentale possible mais pas exclusif
Caractéristiques du PICA :
Pendant au moins 1 mois
> Ingestion répétée de substances non nutritives (plâtre, plomb, sable, cheveux, papier, plastique…).
Caractéristiques du mérycisme :
Sur une période d’au moins 1 mois :
> Régurgitations répétées de nourritures
> Puis nourriture remastiquée et/ou ré-avalée ou recrachée.
> Touche principalement les enfants de 3 mois à 1 an
Caractéristiques de l’évitement alimentaire :
> Désintérêt pour l’alimentation
> Dégout de manger
> Evitement fondé sur les caractéristiques sensorielles de la nourriture
> Incapacité persistante à atteindre les besoins minimum
> Perte de poids, déficit nutritionnel
> Pas de perturbation de l’image du corps
La prise en charge nutritionnelle
Le traitement de ces pathologies nécessite une prise en charge par une réelle équipe médicale pluridisciplinaire dont le diététicien-nutritionniste fait parti et collabore étroitement. Outre le diététicien-nutritionniste, cette équipe se constitue souvent de médecins, de psychologues et de psychiatres.
La thérapie familiale est préconisée dans les prises en charge les plus sensibles comme l’anorexie mentale et en fonction des différentes formes de TCA.
Le métier de diététicien-nutritionniste tient une place importante au cœur de la prise en charge de ces pathologies. En dehors des conseils alimentaires qu’il peut amener, il peut délivrer un programme alimentaire théorique servant de base de référence pour mener le corps à un point d’équilibre santé. Nous parlons alors d’une phase de réparation du corps.
Son rôle est également de travailler en parallèle sur le comportement et la relation à l’alimentation et au corps pour allier le travail réaliser avec les autres accompagnants professionnels.
La connaissance de ces troubles par le diététicien-nutritionniste est indispensable pour la prise en charge, c’est pourquoi il est important qu’il soit spécialisé dans les TCA au travers d’une formation complète et reconnue médicalement. Un travail sur les émotions associées est indissociable à la réussite.
Dans ces difficultés alimentaires, le suivi diététique et nutritionnel se doit d’être régulier et espacé de peu de temps, en général quinze jour et même parfois moins.
Pour l’adolescent et l’enfant, la famille, souvent les parents, fait parti intégrante des consultations et du travail et est présente durant les consultations.
Diététicienne-nutritionniste, spécialisée dans les Troubles du Comportement Alimentaire, je vous accompagne dans cette épreuve souvent très longue et vous aide à accueillir vos émotions et la peur qui domine souvent.
Coach et professionnelle, nous ferons équipe pour agir en direction de votre guérison en menant un travail de soin nutritionnel. La prise en charge se réalise au cas par cas en fonction de chacune de vos difficultés.
Objectifs des consultations dans le cadre d'un TCA ?
L’évolution de la guérison dépend de chaque patient qui chemine à son rythme. Les consultations ne sont donc pas protocolaires mais bien ajustées à la progression de chaque patient.
Les objectifs suivants sont ainsi donnés à titre d’exemples.
Prévenir des complications liées aux TCA : carences alimentaires, troubles de la dentition, dénutrition, etc..
Tendre vers une réparation du corps et une re-nutrition vers un poids santé
Limiter et arrêter les crises progressivement
Se libérer peu à peu de votre maladie et de son impact sur votre vie
Préserver ses valeurs de vie et ce qui est important pour vous dans la guérison
Revaloriser votre estime de vous, indépendamment de la maladie
Reprendre goût et plaisir à son alimentation. Réintroduction alimentaire progressive des « aliments interdits » pour tendre vers un équilibre nutritionnel.
Tendre vers la liberté et l’autonomie alimentaire et comportementale.
Travailler sur la prévention et le risque de rechute en consolidant les acquis.
Mise en garde !
Devant l’explosion des réseaux sociaux, de nombreuses personnes non diplômées, ni médecins, ni professionnelles de santé, ni psychologues, ni diététicien-nutritionniste, s’autoproclament pouvoir aider à guérir des TCA. Souvent sur la base de leur propre expérience.
Elles proposent même parfois, des programmes assez onéreux prétendant pouvoir vous sortir de cette pathologie.
Ces personnes sont extrêmement dangereuses et font très souvent beaucoup de dégâts et accentuent ceux déjà présents.